Huit siècles, en bref



De la vie féodale aux bals de la Renaissance, le château de Campet
a connu des moments de faste,
des guerres, un incendie, des mariages heureux, des naissances ;
il a traversé des jours sombres, a frôlé l’abandon.
C’est l’un des rares châteaux landais à appartenir à la même famille
depuis près de huit siècles !

UN CHÂTEAU FéODAL

L’histoire du château de Campet est longue, et entourée de mystères. Qui l’a fait construire, et pourquoi ? Peut-être était-ce Arnaud Seguin d’Estang, le premier propriétaire connu ? En 1273, il rend hommage au roi d’Angleterre pour son castrumde Campet. C’est ainsi qu’on désignait, à l’époque, les fortifications militaires. Car le château, situé à la frontière entre l’Albret et le Marsan, permettait de contrôler deux cours d’eau : le Geloux et la Midouze. Un texte du XIIIe siècle le décrit comme une motte féodale, avec des “murailles, tours et fossés garnis de portails et de pont-levis, lucarnes, canonnières, mâchicoulis et autres édifices de forteresse”. 

En 1430, Marguerite de Bezaudun, propriétaire de ce robuste édifice, épouse un puissant seigneur béarnais : Espan III du Lyon. Ils ignorent alors que leurs descendants se transmettront le domaine de père en fils jusqu’en 1914, soit sur 13 générations ! 

Blason de la famille du Lyon
« d’or, au lion d’azur »

L’incendie de 1570

Comme toute la région, le château de Campet est frappé de plein fouet par les Guerres de religion. D’autant que la famille du Lyon s’est convertie à la Réforme. Elle combat aux côtés du roi Henri de Navarre, face aux catholiques de Mont-de-Marsan. En représailles, le seigneur de Poyanne fait incendier le château. On est en 1570, et il ne reste plus rien de l’antique forteresse médiévale. Pendant 70 ans, l’édifice reste inhabitable.

Gaston du Lyon, condamné à mort par le Parlement de Bordeaux pour ses actions contre les catholiques, se terre. Il ne doit son salut qu’à Henri IV : le nouveau roi de France le fait gracier et finance la restauration du château. Mais plus question de bâtir un édifice militaire : le château de Campet devient une résidence d’agrément. Adieu, meurtrières et mâchicoulis, place aux grandes fenêtres et aux salons d’apparat ! Un soin tout particulier est apporté au parc, réalisé à la mode de l’époque : c’est un jardin à la française, avec allées rectilignes et parterres de fleurs. La reconstruction est achevée vers 1640. 

Casque du XVIe siècle

Une résidence d’apparat

La Révolution française apporte de nouveaux bouleversements. Laurent Marc Antoine du Lyon, qui sert dans les Gardes-Françaises à Versailles, est arrêté à deux reprises, et se réfugie à Campet. Il est finalement nommé maire de Mont-de-Marsan par l’empereur Napoléon Ier, et s’installe définitivement au château. 

Son fils Hector mène de grands travaux : il détruit les tours sud pour faire entrer de la lumière, fait construire le double escalier de la façade et transforme le parc en jardin à l’anglaise. L’architecte Arthaud réalise les travaux : il est aussi l’auteur de l’église de la Madeleine et de la Préfecture, à Mont-de-Marsan. En 1914, le marquis Amédée du Lyon, dernier du nom, meurt sans enfant. Mais le château ne quitte pas la famille : sa nièce, qui en hérite, est l’aïeule des propriétaires actuels. 

Portrait de Laurent Marc Antoine du Lyon

L’époque moderne

Pendant la Seconde Guerre mondiale, nouveau rebondissement : les Nazis chassent les propriétaires et s’installent dans le domaine. Est-ce de cette époque que datent les légendaires souterrains ? La rumeur locale en dénombre cinq, qui partiraient dans toutes les directions. Mais malgré de nombreuses recherches, on n’en a jamais retrouvé aucun !

Le parc, les façades et toitures du château et de la chapelle sont inscrits à l’ordre des Monuments historiques depuis 1987.

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